Deux visions de la notion de compétence peuvent être mises en relief, elles correspondent à deux idéologies distinctes.
1. La logique instrumentale :
La compétence est « un stock », un patrimoine détenu par un individu, une équipe ou une organisation. Cette approche statique encourage les démarches prescriptives qui aboutissent à des listes guidant la production et l’évaluation de ceux qui ont à exercer la compétence. Très en phase avec les modes gestion traditionnels et le modèle classique d’organisation du travail, cette approche est souvent celle qui prédomine dans les dispositifs de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). La ressource humaine appartient à l’entreprise, il est de l’intérêt général que les modes de gestion et les pratiques de GRH respectent des règles et fassent référence à des principes communs.
2. La logique d’acteur :
La compétence est « un processus », un mouvement, une dynamique qui met les personnes dans un rapport « responsable » avec le contexte de travail.
Celles-ci, confrontées aux situations variées, mouvantes, mobilisent leur potentiel en vue d’agir en s’adaptant au contexte. Les compétences d’un individu sont les applications concrètes de son effort pour s’adapter. Chacun, par la manière singulière qu’il a d’agir, dessine son profil de compétences.
La révolution post-industrielle que l’on vit actuellement fait que la prescription des donneurs d’ordre, aussi savante soit elle, ne suffit plus pour faire face aux imprévus ; le changement permanent auquel sont confrontés beaucoup de secteurs nécessite de revoir les manières de faire du passé, l’instabilité permanente des organisations du travail oblige les opérateurs à réinterroger en permanence les modalités de combinaison de leurs ressources. Ces évolutions ont pour conséquence principale qu’il convient dorénavant de considérer la compétence dans une logique de progrès continu où le processus, le mouvement prime sur le contenu, le statut.